Blaise MULLER, mon Sosa 32

Né à Hartmannswiller le 19 juin 1780 et
décédé à Soultz-Haut-Rhin le 10 septembre 1831…
Deux villes distantes de moins de 5 km

L’Alsace, terre ancestrale de la famille MULLER

L’Alsace, terre ancestrale de la famille MULLER

Entre le vignoble et les vergers, au pied du Hartmannswillerkopf (« Vieil Armand »), son majestueux protecteur, Hartmannswiller est une petite commune de plaine à 40km au Nord-Est de Belfort, à 14km au Nord-Ouest de Mulhouse et à 6km au Sud de Guebwiller, Elle compte environ 700 habitants à la naissance de Blaise

Les parents de Blaise

Jean Muller et Anne-Marie Blosser, les parents de Blaise vivent à Hartmannswiller. Ce gros bourg est probablement leur lieu de vie sans qu’ils n’en soient originaires pour autant …. Il semble – sous toutes réserves – que le couple est issu de la population pauvre de Colmar, à 30 km de là.
Pourquoi avoir quitté Colmar ?
Colmar dont Voltaire en 1754 parlera comme d’une « petite ville dévote, remplie de tracasseries, où tout le monde se confesse, tout le monde se déteste ».
Trop dévote pour Jean et Anne-Marie qui s’y sont pourtant probablement mariés  …. Postérieurement à la naissance de leur fils ainé – quel scandale !!! – Jean MULLER, né vers 1767

Ou est-ce simplement pour des question de travail, que le couple se soit établit à Hartmannswiller où Jean est journalier… et où Joseph et Blaise naitront le 19 juin 1780 pour Blaise … 13 ans après leur ainé ?

La famille est donc installée à Hartmannswiller, dans la modeste maison paysanne où vont naitre Joseph et Blaise …


Anne-Marie aura donné 3 fils à son époux : Jean junior, Joseph et Blaise … Joseph et Blaise seront baptisés, dans l’église fortifiée d’Hartmannswiller

Selon les Evangiles, le baptême est indispensable pour entrer dans l’Eglise et avoir accès au Royaume de Dieu. La mort d’un individu n’ayant pas reçu le baptême est une catastrophe. Le petit qui meurt sans baptême plonge sa famille dans l’affliction : pour lui, pas d’obsèques chrétiennes, pas de place au cimetière, pas de salut éternel. De ce fait, tout nouveau-né doit être baptisé dans les 3 jours. Alors, dès qu’il est emmailloté, le bébé est emmené à l’Eglise, généralement par son père, qui se fait accompagner du parrain et de la marraine. Si  le curé est absent, il n’est pas question de revenir plus tard : il faut aller jusqu’à la paroisse  voisine. Voilà qui explique que les actes de  baptême des enfants d’un même couple sont parfois disséminés  dans les registres des paroisses alentours.

En 1782, à Hartmannswiller une épidémie de peste fait 82 victimes en quelques jours…. Plus de 10% de la population ….Les petits MULLER ont deux, trois et quinze ans …. Les trois enfants et leurs parents survivront.


L’enfance de Blaise sera faite des corvées habituellement dévolues aux enfants, ils aideront leur père pour assurer la pitance de la famille. Blaise vivra cette vie de paysan aux conditions particulièrement précaires…. Il suffisait simplement qu’une récolte s’annonce médiocre pour que le prix des grains qui constituaient la base de l’alimentation populaire s’envole et que les manouvriers et autres journaliers tels Jean Muller, le père de Blaise, qui ne possédaient rien et louaient leur travail, soient au bord de la famine.

Le régime alimentaire était monotone et précaire : bouillies de céréales, soupes de légumes, du pain surtout, très peu de viande et quasi exclusivement du porc.

Blaise n’ira pas à l’école, non plus que Joseph ….

Les garçons grandiront et atteindront leur majorité (25 ans à l’époque) …. Leurs parents ne sont déjà plus …. Et Blaise est parti s’établir à Soultz-Haut-Rhin

Où il fera la connaissance d’une jeune fille de son âge, originaire de Soultz-Haut-Rhin :
Madelaine HOOG


Mariage, enfants …. Blaise a grandi, c’est un homme aujourd’hui

Ainsi L’an 1807 le 15ème jour du mois de janvier devant nous François Joseph MEYER, maire de la ville de SOULTZ faisant les fonctions de l’officier public de l’Etat de cette ville, arrondissement de Colmar, département du Haut Rhin. Sur la maison commune de cette ville sont comparus Blaise MULLER né à Hartmannswiller le 19/06/1780, fils majeur de feu Jean MULLER et de feue  Marie Anne BLOSSER vivants conjoints domiciliés en cette commune de Hartmannswiller le dit Blaise MULLER domicilié depuis plusieurs années en la ville de Soultz, et entre Magdelaine HOG née le 06/01/1780 audit SOULTZ fille majeure de feu Henry HOG et de feue Thérèse LANDWERLE vivants conjoints domiciliés en cette ville. …….

Les jeunes mariés sont orphelins tous les deux …. Blaise a ses frères à ses côtés en ce jour de mariage : Joseph MULLER resté vivre à HARTMANAWILLER et Jean MULLER domicilié à Soultz, le frère ainé alors âgé de 40 ans sont les témoins du mariage …. Les témoins de Madelaine ne sont pas des membres de sa famille
Ni le marié ni la mariée de savaient écrire ils ont apposé une croix en guise de signature sur leur acte de mariage

Le jeune couple s’établit durablement à Soultz-Haut-Rhin, qui deviendra le berceau des Muller suivants, jusqu’à la moitié du XIX° siècle, en ce qui concerne notre branche
Ainsi plusieurs générations de Muller naitront, seront baptisées puis se marieront dans la magnifique Eglise Saint Maurice, cœur de la cité de Soultz ….. A commencer par les enfants de Blaise et Magdelaine …. Qui en auront trois … Deux filles d’abord, Rose née le 18 décembre 1807, 11 mois après le mariage de Blaise et Magdelaine, suivie de Madeleine, née en 1811, et enfin un fils -notre ancêtre- Maurice, né le 14 novembre 1818

Blaise est vigneron

Il n’est pas rare de se trouver des ancêtres vignerons, tant la pratique était courante en France, dans toutes les régions…. La branche de maman aura des vignerons en Ile de France  …. Alors en Alsace quoi de plus naturel que de travailler la vigne

Blaise est fils de journalier, la terre il connait … de la terre à la vigne, il n’y avait qu’un pas …. et surtout un niveau de vie plus élevé

La maison qui abrite la famille est dédiée au métier de Blaise :
En maçonnerie enduite au rez-de-chaussée alors que l’étage est en pans de bois
L´habitat est situé au-dessus des deux espaces fonctionnels qui caractérisent la maison vigneronne : le pressoir et la cave. L´endroit où l´on transforme le raisin et celui où on le vinifie ; c´est la cave le cœur véritable de la maison car sa largeur va déterminer la dimension du logis qui la surplombe. Semi-enterrée, elle est construite en pierre pour garder une température relativement stable toute l´année : une condition essentielle pour la bonne conservation du vin.
L’étage est consacré à la vie des hommes avec la Stub au cœur de la demeure et les chambres à coucher.

C’est dans cette demeure, modeste, que le jeune couple aura ses enfants.

Blaise exploite les terres de son propriétaire toutes faites de vignes …. Il a néanmoins gardé un carré de terre, laissé à la charge de Magdelaine qui y cultive un potager pour nourrir la famille et y élève quelques poules et canards pour garnir la table familiale ….


L’année 1816

Rappelez-vous l’éruption en juin 1783 du Laki, un volcan islandais, qui provoqua un refroidissement brutal, des récoltes catastrophiques et, l’année suivante, la misère en Europe ….

Il y eut pire, le 10 avril 1815, vers dix heures du matin, le volcan Tambora, en Indonésie, se déchaîna, une colonne éruptive de 44 kilomètres de haut occulta le ciel.

Et l’année 1816, qui s’abattit ensuite sur l’Europe fut surnommée « l’année sans été » : la cendre envoyée dans la stratosphère a fait plusieurs fois le tour de la Terre, occasionnant des crépuscules d’une allure surnaturelle mais aussi des chutes de neige rouge, des vents volcaniques et un refroidissement général

William Turner
( une “parcelle” de Flint Castle – une représentation d’un de ces crépuscules apocalyptiques)

Au cours des trois années qui suivirent l’éruption du Tambora, un peu partout dans le monde, vivre c’était souffrir de la faim. Partout sur la planète, les récoltes ont été réduites à néant à cause du gel, de la sécheresse ou noyées sous des pluies diluviennes, provoquant une grave et souvent mortelle famine

Cette année-là, Blaise et Magdelaine perdirent leurs deux fillettes

Rose décéda le 20 janvier 1816 à l’âge de 9 ans et trois jours plus tard, le 23, ce fut au tour de Madeleine, 5 ans ….. Mortes de faim ou d’une de ces épidémies qui accompagnent les famines, comme le choléra et le typhus

le Tambora aura été un bombardier furtif qui laissa notre couple sans enfant
en cette terrible année 1816 ….

Maurice le troisième et dernier enfant de Blaise et Magdeleine verra le jour le 14 novembre 1818
Il ira à l’école et sera serrurier

Place à la nouvelle génération

Le 10 septembre 1831, à 8 heure du matin, dans sa maison, Blaise rendit son dernier soupir, laissant son épouse Magdeleine et son fils Maurice alors âgé de 13 ans
Madeleine lui survivra neuf années, et partira à son tour le 26 juin 1840 …

Maurice est un homme, il a alors vingt-deux ans … Deux ans après le décès de sa mère, il épouse une jeune Soultzienne Agnès WITSCHGER qui lui donnera 5 enfants, dont Edouard notre ancêtre parti faire fortune en Russie …. le grand-père de Papa

Je conclurais la vie de Blaise par la légende de Soultz-Haut-Rhin,
charmante petite ville qui vit naitre moult petits Muller
ceux-là même dont nous sommes les descendants

Depuis ce jour, les femmes eurent le droit d’occuper le côté droit dans la nef de l’église

2 réflexions sur “Blaise MULLER, mon Sosa 32

  1. Pingback: Hashtag (#) GeneaSaint | Généa-Scribe

  2. Pingback: W … Comme Casimir | Généa-Scribe

Laisser un commentaire