Tel est le sujet proposé par Geneatech pour le #Généathème de ce mois de mars où en « début d’année 2022, une tortue géante des Seychelles a été déclarée plus ancien animal vivant sur terre.(…)»

En 1832, sous le règne de Louis Philippe, une épidémie de choléra sévissait sur Paris.
Que se passait-il dans mon arbre en cette année … ? Des aïeux emportés par le choléra ?? des naissances, mariages ou décès en cette année ??
L’année 1832 me ramène, pour deux de mes ancêtres, en droite ligne sur ma chère « mémé Suzon » dont je vous ai déjà parlé ICI … Maurice DOMER, Son arrière-grand-père paternel, branche maternelle, naissait cette année là, quand s’éteignait Pierre Joseph VALLET, son arrière-arrière-grand-père paternel, branche paternelle …
1832 … De Maurice Domer et Pierre Joseph Vallet à « mémé Suzon »
Cellule familiale

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Maurice DOMER, mon Sosa 58
Génération 6 – né en 1832 et décédé en 1887
Natif de Lyon et fidèle à sa ville
Sous étroite surveillance depuis la révolte des canuts en 1831, l’armée et la police de Lyon veillent aux débordements, limitant drastiquement déplacements et regroupements… Cet encadrement strict des déplacements, sera sans doute à l’origine de l’absence du choléra dans la ville.

Gabriel Prunelle maire de Lyon en 1832 est également médecin, averti de l’épidémie qui menace, il va prendre des mesures pour endiguer la propagation du fléau choléra. Il conforte la police dans son action de contrôle des déplacements et impose des règles d’hygiène de vie : les appartements doivent être nettoyés, les Lyonnais sont invités à soigner leur propreté corporelle, à ne point boire d’alcool en quantité, et même la consommation de café est restreinte à ceux qui en ont l’habitude ( ??) … Lyon échappera ainsi au choléra… Qui aura décimé Paris et la Provence.
C’est ainsi que le petit Maurice, fils de Jean Barthélemy DOMER et de Josephte Pourcelat, né en cette année d’épidémie mortelle, le 21 aout, n’en subira pas les conséquences … Il sera, pauvre petit, exposé dans la tour de l’hospice de la Charité à Lyon …

Ce n’est qu’en 1833 que ses parents contracteront mariage, avant de le reconnaitre comme leur enfant en 1834 … Sans doute n’avaient d’autre choix que de l’abandonner … A tout le moins … momentanément.

Quelle triste façon de commencer sa vie !!!
Devenu adulte, Maurice sera tour à tour homme de peine et cantonnier. Il convolera l’année de ses 30 ans, avec une jeune domestique, Annette Croibier, sa cadette de 4 ans. C’est à Lyon qu’aura lieu la noce le 3 mai 1862.

Les parents du jeune marié sont présents et consentants … Ils auront, je suppose, « récupéré » leur enfant dès sa reconnaissance …
La jeune mariée, orpheline, demeure à la même adresse que son futur et ses parents, rue du bœuf à Lyon.
Un premier enfant du nouveau couple ainsi formé serait né en 1865 … Pour ma part je ne leur connais qu’une fille, Joséphine Charlotte, née le 16 janvier 1868 … Joséphine qui sera couturière et épouse d’un certain Nicolas Marie VALLET … Petit-fils de Pierre Joseph.
Maurice s’éteindra le 22 mai 1887, non sans avoir préalablement marié sa fille audit Nicolas Vallet, lequel sera témoin à l’établissement de l’acte de décès de son beau-père …

Maurice Domer, abandonné à sa naissance, reconnu deux ans plus tard par ses parents, fermera les yeux dans la ville de Lyon qui l’aura vu naitre et se marier … Il avait 55 ans et demeurait 41 rue Grolée avec son épouse qui lui a survécu … L’unique fille que je lui connais est établie, épouse d’un serrurier, petit-fils de de savoyard.
Pierre Joseph Vallet, mon Sosa 112
Génération 7 – né vers 1774 et décédé en 1832
Haut-Savoyard entre Magland et Sallanches
Nous quittons momentanément Lyon pour la Haute-Savoie en 1832 … 1832, année du décès de Pierre Joseph VALLET, l’arrière-grand-père du mari de la fille de Maurice DOMER.
En cette année 1832, la Savoie aussi craint l’arrivée du choléra, cette maladie dont on ignore encore beaucoup … Les mesures sanitaires que l’on prenait contre la peste sont de nouveau appliquées : « transporter hors des communes à une distance prescrite par les comités de salubrité, les fumiers et immondices ; combler les fosses où gisent des eaux croupissantes ; maintenir propres les personnes et les lieux d’habitation ; changer la paille des couchages ; faire des fumigations à la chaux ou au vinaigre. Les sépultures sont interdites devant les issues des lieux publics, églises, presbytères, maisons communes ou particulières. Le public est informé sur la maladie par des « Instructions sur le choléra morbus des Indes ».
Né haut-savoyard, Pierre Joseph verra le jour vers 1774, dix ans après les épousailles de ses parents, François et sa légitime épouse Georgine Burnier-Déchon.
Je lui connais, jeune adulte impétueux, une première union qui ne durera pas plus d’un an, sa jeune épouse décédant en couche, d’un petit garçon qui ne survivra pas… Tout juste mariée le 25 novembre 1817, Marie Véronique Viollat épouse Vallet décèdera le 5 mai 1818, en couche, une journée avant son petit … Laissant pour veuf Pierre Joseph, 6 mois après leur noce.

En deuil et orphelin, Pierre Joseph épousera en seconde noce Marie Josephte Pissard, journalière, qui lui donnera trois enfants, une fille suivie de deux garçons …
Enfin une famille pour mon pauvre petit cultivateur !!!
Deux ans après la naissance du petit dernier, Pierre Joseph fera une chute mortelle, il décèdera presque aussitôt … Tout juste le temps de lui administrer les derniers sacrements, et il rendra l’âme … Ce ne sera donc pas le choléra qui emportera Pierre Joseph en cette année d’épidémie … Mais une chute … Une banale chute qui lui sera fatale.

Son épouse qui lui survit aura deux autres enfants … Nés sous matronyme et qui ne vivront pas au-delà de leur prime enfance … Deux décès qui me laisse « dubitative »
Je retrouverai Jacques Marie VALLET, le fils de Pierre Joseph, à Lyon où il convolera avec Catherine Broussolle en 1858 … Il est galocher, elle est plieuse de livres.
Leur fils puiné Nicolas Marie VALLET, serrurier, épousera Joséphine Charlotte, couturière, fille de … Maurice DOMER .
Nicolas et Joséphine sont les grands-parents de ma grand-mère maternelle
Mémé Suzon.

Ainsi, l’année 1832 m’a-t-elle conduit droit sur ma grand-mère
et concernant cette branche, je n’y ai trouvé aucune victime du choléra,
grand et indésirable invité de cette année 1832 …
…………………………
Je n’ai pas non plus trouvé, ni en cette année 1832, ni en aucune autre, un seul ancêtre, fut-il direct, indirect ou collatéral, ayant atteint l’âge record de Jonathan, sorti de son œuf en … 1832
et coulant encore aujourd’hui des jours heureux.

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