C’est à l’initiative de Guillaume du blog « le grenier de nos ancêtres » que les généabloggeurs ont un incontournable Rendez-vous le troisième samedi de chaque mois … Les aiguilles du temps tournent alors à l’envers en cette journée qui nous propulse auprès d’un de nos ancêtres.

Le traité passé en novembre 1308, entre l’évêque de Strasbourg et Henri VII élu par les princes-électeurs d’Allemagne, fait de Mulhouse une ville relevant immédiatement de l’Empire germanique.
Terre du Saint Empire romain germanique, enclavée dans les terres autrichiennes Mulhouse s’alliera avec Bale en juin 1506 … Helvétique depuis 1648

La république de Mulhouse, fondatrice de la Décapole en 1354 …
Fief de ma branche protestante Wagner
la ville-cité n’a été rattachée à la France qu’en 1798…

De ce fait, les registres d’Etat-Civil de Mulhouse ne débutent donc qu’en 1798 … Ceux pastoraux – tenus en Allemand gothique pour faciliter la lecture- sont archivés dans la commune et non encore numérisés … Entièrement … Le site des archives du Haut-Rhin a commencé à le faire … Par la fin de l’alphabet … Ils en sont à « Munster » … Pourvu que l’idée ne leur prenne pas de continuer par le début de l’alphabet 😂 … Laissant lacunaires les archives de Mulhouse, fief de ma branche « Wagner 

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Générateur de polices pour les manuscrits allemands et les caractères gothiques

Quelle idée as-tu eu mon cher Jacob de m’y donner rendez-vous !!

Vers 1700, Mulhouse est une petite cité médiévale de 3.000 habitants et de huit-cents feux environ … C’est ici que je fais la connaissance de Jacob Wagner

Mon Sosa 776 … qui m’accueille un rien narquois 

« Tu en auras mis du temps à me trouver en ce lieu et cette période auxquels tu n’as pas accès « en ligne » comme tu le dis. Caché que je suis dans le registre paroissial protestant, avec mon ascendance, toute Mulhousienne et une grande partie de ma descendance, aux archives Communale de Mulhouse, paroisse réformée … de langue allemande »

Mon cher Jacob, tu es un très ancien ancêtre …  De ma branche protestante
Mon ascendant à la 9ème génération … Ça vaut bien un petit schéma

Cher Jacob, et si tu te racontais un peu dans cette ville-cité, farouchement attachée à son indépendance ?

« Eh bien, comme tu l’as découvert Mulhouse est ma terre de naissance, la terre de mes – de nos – ancêtres … J’y suis né en 1708 … baptisé le 20 mai. J’ai deux parrains Hieronymus Wagner et Alexander Mantz, et une marraine Elisabeth Zuberin… As-tu remarqué que chez nous les garçons ont 2 parrains et 1 marraine, alors que les filles – à l’instar de ma petite Margreth – ont 2 marraines et un parrain ? »

* Mulhouse registres paroissiaux de la paroisse réformée Saint-Etienne (1654-1798),
Archives municipales de Mulhouse, X A 3, registre paroissial protestant,
baptêmes 1654-1730 p.250.

Oui Jacob, je sais bien où tu es né … J’ai même remonté ton ascendance patronymique jusqu’à Fiox WAGNER, ton ancêtre le plus lointain que j’ai découvert … Cordonnier, puis sacristain marié et décédé à Mulhouse … En 1571, cent trente-sept ans avant ta naissance … Déjà implanté à Mulhouse, propriétaire de sa demeure.

En ce qui te concerne, je vois que tu es passementier …  Quand ton père Isaac et ton grand-père Hans étaient cordonniers, tous deux admis à « la tribu des bouchers.¹

« Oui, c’est bien ça … Pour ma part, je serai admis à la « tribu des tailleurs » l’année de mon mariage en 1731 … J’épouse alors Anna Catharina RICHARDT en toute fin d’année, le 5 novembre* … Mulhousienne et protestante elle a 3 ans de plus que moi. » 

* Mulhouse registres paroissiaux de la paroisse réformée Saint-Etienne (1654-1798),
Archives municipales de Mulhouse, X A 10, registre paroissial protestant,
mariages 1642-1792 p.137

« Le temps de la vie de famille est venu pour moi … Mon fils, premier né de nos deux enfants à Anna et moi … Mon fils je l’ai prénommé Isaac du nom de mon père … Il nous est venu en 1734, le 2 mai … Heureux, nous étions fort heureux d’avoir un héritier … Un digne héritier puisque lui aussi sera reçu en son temps à « la tribu des tailleurs » … teinturier il sera »

Une seconde enfant naitra au couple formé par Jacob et Anna, une petite Margreth qui viendra au monde le 20 juillet 1738 … je ne me suis pas penchée très avant sur cette petite sœur de mon Sosa, me contentant de savoir qu’elle vivra jusqu’à 60 ans, épouse d’un « imprimeur d’indiennes² » Mulhousien et protestant comme il se doit.

Jacob restera muet à cette question
A moins que ce ne soit moi qui n’ai pas trouvé la réponse 😏

Jacob décèdera à Mulhouse le 11 aout 1785, à l’âge fort honorable de 77 ans, son épouse le rejoindra trois ans plus tard …
Ils auront l’un et l’autre vu leurs enfants se marier, connu leur petit-fils Johannes (Jean), fils de leur fils Isaac … Jean qui sera le dernier pur Mulhousien de ma lignée, dont il fut lui aussi « bourgeois » de la tribu des tailleurs … Perpétuant la tradition familiale.

Je suis la descendante de Catherine, arrière-petite-fille de Jacob, la fille de Joannes et de sa légitime épouse Barbe Ravinel, nancéenne … Catherine qui épousera un Pennequin, patronyme de ma mère … Lesquels Pennequin s’ancreront à Nancy … Un temps.

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« les renvois »

¹ les tribus

La réforme politique de 1445 institue six tribus ou « Zunfte » comme base du cadre politique de la cité de Mulhouse. Elles regroupent les différents corps de métiers mulhousiens :

1° La tribu des tailleurs, qui comprenait les négociants, les drapiers, les tondeurs de drap, les tisserands, les tailleurs, les teinturiers, les fabricants de chausses et de boutons, les passementiers, les apothicaires, les pelletiers, les relieurs et les perruquiers.
2° La tribu des vignerons, à laquelle appartenaient les savants, les ecclésiastiques, les instituteurs, les vignerons, ainsi que les manants, jouissant de la protection de la ville
3° La tribu des bouchers, à laquelle étaient affiliés les bouchers, les tanneurs,  les corroyeurs, les cordonniers et les selliers.
4° La tribu des boulangers, dont faisaient partie les boulangers, les meuniers, les aubergistes, les cordiers et les barbiers.
5° La tribu des forgerons, à laquelle se rattachaient tous ceux qui travaillaient les métaux, ainsi que les maçons, les charpentiers, les vitriers et les peintres.
6° La tribu des agriculteurs, composée des cultivateurs, des bergers, des voituriers et en général de tous ceux qui, pour leur profession, avaient besoin de chevaux.

² imprimeur d’indiennes 

³ Le bourgeois de Mulhouse

Les premiers statuts de bourgeoisie sont accordés aux Mulhousiens à la fin du XIIIe siècle(…) celui-ci doit justifier d’une naissance légitime, être un homme libre*, propriétaire d’une maison et domicilié à Mulhouse ; il doit avoir payé le « Gewerff » (impôt sur le patrimoine) durant trois années au moins, être affilié à une tribu. Le demandeur sollicite l’accord du Conseil (…) ; il prête serment et s’acquitte d’une taxe d’entrée.
L’extinction de la bourgeoisie se produit lorsque l’intéressé est demeuré absent plus d’un an et un jour ; s’il se rebelle contre les autorités ou s’il s’engage dans une armée étrangère sans le consentement du Conseil, son statut de bourgeois lui est retiré.

* c’est-à-dire, ne dépendant d’aucun seigneur, soit par servage
ou obligation féodale, soit par des rapports ou liens quelconques