Un troubadour Sarladais de la Renaissance
Périgord terre des troubadours
qui vantent et chantent leur territoire avec grandeur …
En langue occitane
Elias Cayrel est l’un de ces troubadours, Sarladais, d’adoption, bien qu’il y fut né

C’est son grand-père qui entraina la famille de Gand, cité-État aujourd’hui en Belgique à Sarlat où tradition des arts et mécénat forgeront le futur troubadour Elias Cayrel.
Né dans le dernier quart du du XIIe siècle à Sarlat où ses parents sont maintenant installés, Elias Cayrel (Cairel) est d’abord orfèvre, graveur d’or et d’argent et « dessinateur d’armoiries » … Artisan d’art de Sarlat et sa toute majestueuse abbaye bénédictine reconstruite à l’époque romane d’Elias Cayrel.
« Tombé amoureux » de la poésie, Elias abandonnera son métier, délaissant son atelier, ses outils et son savoir pour devenir jongleur* et troubadour*.
* Le troubadour serait créateur des paroles et de la mélodie, laissant
au jongleur le soin du chant en s’accompagnant de la viole …
Nombre Troubadour furent leur propre jongleur,
et bien des jongleurs tentèrent
de devenir troubadour

Issu de la bourgeoisie Sarladaise, fils de marchand, Élias Cairel graveur en métaux précieux s’exercera avec passion et brio à l’art de la viole, de la composition et du chant …
Son voyage initiatique le mena du royaume de Thessalonique en Grèce à la cour de Boniface de Montferrat en Italie (1204-1208) de l’Espagne à la cour d’Alphonse IX à la Lombardie (1219-1222) pour finir compagnon de cortège de Frédéric II …
Troubadour voyageur, Elias connu la cour des plus grands, partant dès que son mécène du moment ne lui convenait plus. Epris autant de poésie que de liberté, il ne sut être un courtisan flatteur, préférant changer d’endroit et de protecteur au gré de ses inspirations, et de ses ressentis et de ses idéologies… Au mépris de sa renommée
Elias Cayrel fut de ces troubadours suiveurs, bénéficiant de ainsi de déplacements lointains dans des conditions plus « confortables » que s’il avait dû pourvoir lui-même tant à sa nourriture qu’à ses soins et à l’intendance y afférent…
Composant de cour en cour, Elias n’en fut pas moins pour autant vaillant guerrier tant dans la quatrième croisade menée par Boniface de Montferrat que dans celle, pacifique, entreprise par Frédéric II, empereur du Saint-Empire, en Syrie en 1229… Il écrivait également des poèmes sur chaque ville ou pays qu’il visitait.

Troubadour entré dans la légende de son vivant, les œuvres d’Elias Cayrel furent chantées ou déclamées jusque sur les rives du détroit des Dardanelles …
Amoureux d’Isabella de Pallavicini, rencontrée en Italie, à la cour de Boniface de Montferrat, Elias Carel formera avec elle le premier duo du genre (tenson)… Et l’un de ses nombreux poème lui fut dédié :
“Je suis pris de douleur et de souffrance,
Depuis que j’ai vu la beauté de ma dame.
Elle m’a ensorcelé avec sa grâce,
Et mon cœur n’est plus le même depuis.”
L’œuvre de Cairel est à son apogée au cours des années 1208-1220 », quatorze de ses créations lyriques – poésie courtoise et musique médiévale- feront sa renommée de poète national français … Nous lui devons dix cansos, une tenson, un descort, un sirventès et une canso de croada (croisade)…. Son héritage en tant que troubadour médiéval est indéniable.
Après toutes ses pérégrinations,
Elias Cairel retournera dans sa ville natal, Sarlat.
où il finira ses jours vers l’an 1260
La ville de Sarlat lui consacra une rue
……………
Un petit bonus pour clôturer ce mini article