RDV Ancestral à la frontière

Joseph Pierreton, m’attend en Haute-Savoie pour le traditionnel Rendez-Vous Ancestral, initié par Guillaume Chaix … Je m’apprête donc à le rencontrer aux abords de la frontière, à son époque … Pas si lointaine.

Joseph Pierreton
l’arrière-grand-père de
mon grand-père de cœur, est

Préposé aux douanes ambulant

Durant trente ans et six mois, Joseph servira dans les douanes, en Haute-Savoie.

Fils de Pierre, laboureur, et Marie Peron, Joseph Pierreton nait le 8 juin 1833 à Saint Franc, dans l’arrondissement de Chambéry, en Savoie … En même temps que Claude son frère jumeau … Un seul acte de naissance et de baptême pour les deux petits garçons qui portent les prénoms de leurs parrains respectifs.

Hélas le petit Claude décèdera bien trop jeune, à peine 4 ans … Il poussera son dernier soupir à six heure du soir le 25 février 1837, laissant Joseph et son petit frère Antoine (1835) seuls enfants de leurs parents… En 1838 naitra une sœur aux deux garçons, la petite Philomène Marthe … Qui restera fidèle à la Savoie où elle épousera un galocher.

Joseph je le retrouve 32 ans plus tard, à Argonay, à 70 km de sa ville de naissance …  

De la Savoie à la Haute-Savoie, je ne sais rien de son parcours …

Nous sommes le 2 mai 1865 et c’est en présence de ses deux parents que Joseph Pierreton épouse sa belle, Annette Chappaz orpheline et originaire d’Argonay … Les jeunes mariés ont respectivement 32 et 28 ans … C’est donc dans la petite église Saint-Christophe que les deux amoureux s’unissent…

Le temps de convoler et de créer une famille est venu

vues d'Argonay

Au jour de son mariage, Joseph est dit « Préposé des douanes ambulant »

« Préposé des douanes ambulant » Joseph l’est en réalité depuis 1859
Soit depuis plus de cinq ans au jour de son mariage

Pourquoi une telle précision ??
Je laisse Joseph répondre … Bien qu’il ait plus de 28 ans 🤔

Je retrouverai Joseph et son Annette en 1872 à Groisy, aux portes de leur lieu de mariage … Douze km séparent les deux communes et deux enfants sont nés depuis les épousailles.

Lors du recensement de 1876 ne reste qu’une seule enfant … La petite Léone n’est plus comptabilisée, elle aurait 9 ans, trop jeune pour être placée en « apprentissage » sans doute est-elle décédée… Quatre ans plus tard, les trois Pierreton sont toujours domiciliés au hameau de Longchamps à Groisy, ainsi qu’en 1886… Marie Eudoxie, la seule enfant du couple formé par Joseph et son épouse, a maintenant 17 ans, une jeune fille … Toujours présente au domicile de ses parents en 1891  

Joseph et Annette vivaient au lieu-dit Le Plot, hameau de Croisy en 1889 quand il perçoit sa pension après 30 ans et 6 mois de service aux douanes (pension de 787 francs)

source : Notifications Officielles du Bulletin des Lois

Je retrouve le couple, seul sans enfant en 1896 … De retour au hameau de Longchamps à Groisy où Joseph, pensionné des douanes est répertorié « agriculteur » … Tandis que sa fille, mariée à …. Un Préposé aux douanes depuis 1891 vit auprès de son époux …

En 1901, je retrouve la famille au grand complet domiciliée chez Joseph, chef de famille, désormais âgé de 67 ans et propriétaire cultivateur, en compagnie de son épouse Annette et de leur fille unique, son mari et leurs cinq enfants âgés de 1 à 8 ans.

En 1906, au même hameau de Longchamp, Joseph – alors veuf – est recensé chez son gendre François Vincent Faure, toujours douanier, Marie Eudoxie – fille de Joseph – est également présente et une autre petite fille est née , portant la fratrie à six enfants … Six petits-enfants entourent Joseph, heureux grand-père, qui décèdera un an plus tard à Groisy … Le 3 mai 1907 il rejoindra sa douce partie le 18 octobre 1904…

Joseph Pierreton est l’arrière-grand-père
de mon « pépé Pierrot »
époux en secondes noces de Suzanne ma Grand-mère maternelle

« Pour aller plus loin sur les douaniers »

De la Ferme Générale à la Douane

Comme sous la Ferme générale dont elle découle directement, la douane du XIXème siècle est solidement cloisonnée en deux services :

  • les bureaux : service sédentaire chargé de la taxation

Les agents des bureaux nommés par la Direction Générale étaient moins nombreux et relativement favorisés. Ainsi, jusqu’en 1908, le recrutement dans le service des bureaux ne se fait que par la voie du surnumérariat. Le surnuméraire (étymologiquement, agent en surnombre) n’est pas rémunéré et la titularisation n’intervient que dans un délai d’au moins un an. Le régime de travail dans les bureaux est plus doux et la rémunération plus élevée que dans les brigades. Les cadres supérieurs de l’administration sont presque tous issus de cette branche.

  • les brigades : service actif chargé de la surveillance dont fait partie Joseph

Les agents des brigades représentent la part la plus importante des agents. Ils se distinguent par le port de l’uniforme et des armes et sont organisés militairement et casernés. Les conditions de travail sont dures et la rémunération assez faible Les brigades comptent dans leurs rangs beaucoup d’anciens militaires et également fils de douaniers embauchés comme demi-soldiers.

Et si le directeur des douanes refuse le consentement au mariage ?

Lorsque le directeur des Douanes a refusé son consentement, l’agent ne peut se marier, du moins avec celle qu’il a choisi. Il est libre de choisir une autre fiancée si c’est la position sociale de la jeune femme qui lui a valu le refus d’autorisation de mariage. Il peut aussi persister dans son intention d’épouser la femme qu’il a choisie. Dans ce cas l’employé est « mis dans l’alternative d’opter entre une telle union et son état » ….

C’est ce qui est arrivé entre autres au brigadier F*** de la brigade de Rouet en 1849 ; Le directeur des Douanes avait reçu une lettre anonyme envoyée par « un employé de l’Administration » et rédigée en ces termes : « Le brigadier du Rouet, F***, à qui je porte un vif intérêt, se proposant d’épouser une déguenillée, je croirais manquer à l’amitié et à l’Administration que je sers en ne vous donnant pas des renseignements suivants : « La postulante est d’une moralité douteuse, ne possède absolument rien au monde, pas même des chemises… Vous voudrez bien refuser votre adhésion à ce mariage dans l’intérêt de mon ami, qui y est, peut-on-dire, forcé par les menaces de cette famille »

Parmi les dossiers du personnel des Douanes au XIX° siècle, on trouve fréquemment l’annotation « a quitté pour se marier », ce qui prouve que, l’amour ayant triomphé , les employés ont préféré se marier plutôt que de continuer leurs fonctions.

Source : https://histoire-de-la-douane.org/

Ch. Maurice Portier, Adolphe (1820-1889)

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