A-G-M … Versus paternel

Initiés par Guillaume Chaix, les rendez-vous ancestraux, incontournables rituels du troisièmes samedi de chaque mois, nous invitent à rendre visite à nos ancêtres…  Voyager dans le temp  … Généalogie fiction, mais pas que !

Chaque trimestre, il est proposé un thème au sein du groupe « de la généalogie à l’écriture » voici celui de ce dernier quart d’année, que je couple en deux Rendez-vous Ancestraux 

Défi du trimestre :
Écrire l’histoire d’une arrière-grand-mère !

Nos arrière-grands-parents sont -sauf exception – les hauts gradés de l’arbre généalogique que l’on peut avoir connu, ils sont le reflet de l’évolution familiale et restent des personnes très proches, tout en restant très éloignées…
J’en ai connue deux de mes arrière-grands-mères, une côté paternel et une côté maternel

Dorothéa et Luisa

Dorothéa et Luisa sont les deux grand-mères de mon père, deux de mes quatre arrière-grand-mères … Vingt ans les séparent, vingt ans et 3.951 kilomètres … elles ont en commun un petit-fils que l’une n’aura pas connu.

Dorothéa HEPPER est la grand-mère paternelle de mon papa … Il ne l’a pas connue, non plus que son grand-père.
Née en 1874, Dorothéa n’aurait pourtant eu que 65 ans à la naissance de papa … Petite allemande dite de la mer Noire, Dorothéa est née 16 septembre dans la colonie Allemande de Lustdorf, à Odessa, Ukraine, alors partie de l’empire Russe, d’un père et d’une mère d’origine Allemande … Eux-mêmes enfants de colons d’Alexandre de Russie.
Elle perdra son père alors qu’elle est à peine âgée de 2 ans, sa petite sœur Carolina naitra enfant posthume.

C’est en Ukraine qu’elle épouse mon arrière-grand-père
de 32 ans son ainé, deux fois veuf et déjà père.

Nous sommes le 21 mai 1898 quand
Dorothéa Hepper devient Madame MULLER
Respectable épouse d’un riche industriel

La jeune mariée a tout juste 24 ans quand son époux en accuse 56 … Un an après les noces Dorothéa donne un premier fils à son mari … Elle sera mère deux autres fois  … Son benjamin est mon grand-père, dernier de la fratrie composée de deux garçons et une fille.

les trois enfants du couple naitront en Ukraine et seront inscrits par transcription dans les registres de Paris 4°. Ma seule richesse sur Dorothéa, outre une photo gracieusement donnée pour un cousin dont j’ignorais l’existence, est un extrait de son acte de mariage … Fourni pas un autre cousin découvert lui aussi grâce à la généalogie.

Je perds toute trace de Dorothéa et de son époux jusqu’en 1919 où la fiche matricule de leur fils ainé les mentionne décédés tous les deux…. Mon père naitra 20 ans après.

Ma tante Renée, fille de Dorothéa et d’Edouard fut mon premier Rendez-vous ancestral, bien avant que Dorothéa et moi ne fîmes connaissance plus avant de manière tout à fait inattendue.  

Luisa SANCHEZ, épouse Avilès est la grand-mère maternelle de papa qui l’a bien connue, pour avoir passé une partie de sa jeunesse sous sa surveillance… Cette arrière-grand-mère, je l’ai connu… Un peu … elle est décédée lorsque j’avais 3 ou 4 ans … Après 1966, après le 20 septembre 1966, puisque je me souviens que mes parents auraient préféré qu’elle se déplace pour voir ma nouvelle petite sœur, plutôt que d’obliger maman à monter quatre étages à pied, cinq jours après une césarienne, pour lui présenter sa nouvelle arrière-petite-fille.

Née en Espagne, à Madrid
le 17 novembre 1893

Luisa Sanchez,
mamie Toutou pour moi,
est mon arrière-grand-mère

La mère de ma mémé Loulou
et de mon grand-oncle Amador,

Je suis bloquée sur l’ascendance de Luisa … Née à Madrid, il me faudrait la rue ou la paroisse pour demander son acte filiatif de naissance … Les quelques renseignements glanés dans le dossier de naturalisation de son époux sont trop illisibles pour m’aider dans ma quête.

Mariée en Espagne à 17 ans, elle aura ma grand-mère quatre mois après ses épousailles, la seule de ses enfants qui fera d’elle une grand-mère.

Son unique fils Amador est né en France, en 1916 … Elle aura la grande douleur de le perdre, mort au champs d’honneur en 1940 … Le 15 juin… Il avait 24 ans

Et c’est en rédigeant ce billet que je suis « tombée » sur une information qui m’était jusqu’alors totalement inconnue, un « détail » dont ni mon père, ni mémé Loulou ne m’ont jamais soufflé mot …

Luisa et Amador ont eu non pas deux, mais TROIS enfants

Pourquoi ce silence familial sur cette petite fille ??

Une grand-tante jusqu’à ce jour inconnue, et qui n’aura pas vécu bien longtemps … Pauvre mamie Toutou, elle aura perdu deux de ses trois enfants … J’ai souvenir d’une vieille femme dure et aigrie … Sans doute était elle simplement malheureuse … Si j’avais su du haut de mes 3 ou 4 ans.

Elle aura fui l’Espagne pour une vie meilleure en France. Tour à tour femme de ménage et ouvrière non qualifiée. Vivant dans un deux pièces avec tout le confort sur le palier. Elle aura enterré deux de ses enfants et son époux dans son pays d’adoption… Bien éloigné de son Eldorado rêvé.

Dorothéa et Luisa ne se sont pas connues
… Eloignées l’une de l’autre par le temps et la géographie

Leurs enfants respectifs se sont mariés le 4 juin 1932 à Paris 6°,en présence des seuls parents de l’épouse.

Un mariage qui sera couronné d’une unique naissance
avant d’être dissout par divorce après 17 ans de vie commune.

La version maternelle est ICI

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