Rendez-vous ancestral avec une petite « Invisible »

L’incontournable Rendez-Vous Ancestral, initié par Guillaume Chaix, me place en ce 18 février face à une petite invisible, une de ces ancêtres qui n’ont laissé aucune trace si ce n’est quelques lignes dans les registres paroissiaux.

Françoise MARTIN
Une Femme
Sans statut « professionnel »
noyée dans la masse des patronymes à foison

Cette petite Sosa 485 a tout pour être invisible

Née en 1722 à Bizonnes, au cœur de cette petite région naturelle de l’Isère, connue sous l’appellation de Terres froides… Qui est donc cette modeste Sosa, invisible, sans histoire particulière, à la vie rude sans doute, passée sous le joug d’un père puis d’un époux.

Rencontre en terre froide

Françoise MARTIN est née deuxième des sept enfants que j’ai répertoriés à Joseph et Magdeleine Drevet ses parents … Venue au monde le 25 janvier, c’est dans la petite église de Bizonnes qu’elle sera baptisée dès le lendemain

Avant elle, sa grande sœur Claudine est arrivée en 1719, un an après le mariage de ses parents, suivront derrière Françoise, Pierre MARTIN en 1724, suivi d’un autre Pierre en 1726, puis trois autres filles Benoite,  Marianne et Marguerite

Je ne connais pas le métier de Joseph Martin … Sans doute est-il agriculteur ou simple journalier … Sept enfants à nourrir, il est plus que probable que la vie ne fut ni douce ni franchement confortable … Enfants et parents ont-ils toujours mangé à leur faim ?? Sabodet et gratin dauphinois ne devaient pas garnir la table familiale tous les jours, contrairement sans doute à la soupe et au pain

A peine âgée de 18 ans, Françoise convole en justes noces avec un Bizonnois de souche, joseph Gullon de deux ans son ainé … Nous sommes le 16 février 1740 à Bizonnes quand résonne dans la petite église deux « oui, je le veux »

Joseph a perdu ses parents l’année précédente … le petit couple n’a à Bizonnes pour seules attaches que la famille de la mariée et les trois frères et sœurs de son époux, Marie, Claude et Claudine.

Désormais mariée, Françoise va s’occuper de son foyer et enfanter, enfanter et enfanter … Neuf naissances viendront agrandir la famille, entre 1743 et 1760 six garçons et trois filles … Le petit dernier, Pierre Gullon, mon Sosa 242, naitra le 22 Aout 1760 … Et sera orphelin de père avant son premier Noël, Joseph son père décédant le 7 décembre de cette année 1760.

Françoise à 38 ans se retrouve veuve, avec neuf marmots de 6 mois à 17 ans à sa seule charge… Sa mère décédée six ans auparavant ne peut lui apporter ni aide ni soutien.
Il lui faudrait se remarier … Bizonnes en 1760 compte moins de mille habitants … Comment trouver un prétendant qui accepterait une si nombreuse marmaille ??

Françoise restera seule avec ses enfants jusqu’en 1772 … Douze ans … Avant de convoler une seconde fois avec un « étranger » installé depuis deux sur la paroisse de Bizonnes … Benoît GINET épouse ma petite Sosa le 28 avril 1772, en présence du père de la mariée. Je ne sais ni son âge, ni ce qu’il fait, à peine qu’il viendrait de Virieux* si je m’en réfère à leur acte de mariage …

* Sous réserve d’avoir bien lu, Virieux serait un des trois quartiers de Pélussin
commune située dans le département de la Loire
en région Auvergne-Rhône-Alpes
.

Je n’ai trouvé aucun enfant au couple nouvellement formé, qui vivra 23 ans à Bizonnes sur les terres ancestrales de Françoise qui y rendra l’âme là même où elle vint au monde.

Son acte de décès ne fait pas mention de son second mariage … Ce seront ses fils Pierre et Benoit qui déclareront le décès … Morte, dans son lit sans doute, à quatre heure du matin le 20 Germinal de l’an III … 9 avril 1795, âgée de 73 ans et non comme indiqué sur son acte de décès 64 ans environ.

Ainsi s’achève la vie sans histoire de Françoise MARTIN …
Fille, épouse, mère, veuve … De nouveau épouse.

Grand-mère -elle aura connu au moins un des enfants de son fils Benoit, les quatre de sa fille Marguerite -d’autres aussi peut-être, mais mes recherches collatérales ne sont pas assez avancées pour l’affirmer- Quant à Rose et Féréol, les enfants de son benjamin, -Pierre Gullon, mon Sosa – elle ne les aura pas connus.

……

Le patronyme MARTIN

MARTIN serait le patronyme le plus répandu en France – devant Dupont – Du latin martinus, diminutif de Mars (dieu de la guerre) ou martius, « guerrier »

Le plus populaire des noms de famille, sous ses diverses formes. Saint Martin, évêque de Tours et partageur de manteaux, qui évangélisa la Gaule au IVe siècle, fut en effet considéré par les populations médiévales comme le symbole de la victoire du christianisme sur les traditions païennes. Etymologie : Martinus en latin, dérivé du nom du dieu Mars. source Généanet

La popularité du nom patronymique a pu être liée tardivement au fait qu’un enfant pupille de l’État recevait comme nom de famille le nom d’un saint. Saint Martin étant le saint le plus symbolique de la charité, son nom a été donné très largement aux enfants confiés à cette assistance publique.

En sus d’être un patronyme MARTIN est également un prénom masculin assez répandu et porté par quelques hommes connus à l’instar Martin Luther King (1929-1968) baptisé en hommage à Martin Luther, le père du protestantisme allemand (1483-1546). Martin Heidegger, philosophe (1889-1976), Martin Scorsese …. et d’autres encore.

….

Deux autres branches MARTIN dans mon arbre

1/ Rose Joséphine MARTIN (ma Sosa 127) née en 1832 sans lien de parenté avec Françoise MARTIN… Même si la petite fille de Rose épousera l’arrière-arrière-petit-fils de Françoise.

2/ Catherine MARTIN( ma Sosa 835) née en 1702 elle aussi sans lien de parenté avec Françoise MARTIN… Même si mon grand-père maternel Henri descend de Catherine et ma grand-mère maternelle, Suzanne de Françoise

Et vous, des MARTIN vous en avez ??
Beaucoup ??

3 réflexions sur “Rendez-vous ancestral avec une petite « Invisible »

  1. Martin : étrangement ce ne doit pas être très fréquent en Chtimiland : je n’ai que 6 fois le patronyme Martin dans mes 14000 noms ! mais 43 prénoms Martin.

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