2024 … Premier généathème de l’an nouveau … L’équipe de Geneatech nous propose de papillonner autour de 2024 … ou 20 … ou 24

Pour ce nouveau généathème, nous vous proposons une variation autour de nombres ! Et pourquoi ne pas se baser sur la nouvelle année qui commence ?

Mon Sosa 2024 … Antoine BENARD … Je vous l’ai présenté  dès le 2 janvier …

Mon Sosa 20,   Francisco AVILES y Pulpario  , mon AGP paternel, charpentier espagnol est encore trop pauvre en renseignements pour que je m’étende sur lui … Mon Sosa 24, Charles Joseph PENNEQUIN, je vous l’ai présenté en mars 2020 …

Alors, il me reste le département 24 … La Dordogne … Ma terre d’adoption …
Et si je vous contais ma nouvelle demeure ? Une tentative de généalogie foncière en terre périgourdine

GENESE DE LA VIEILLE FERME QUI ABRITE MA NOUVELLE VIE

Je m’essaie pour la première fois à la généalogie foncière
… sauf digression

Dès le portail franchi le coup de foudre …

Enfin, le portail, façon de parler, quelques vieilles planches qui un jour ont du  être reliées les unes aux autres et arrangées de manière à former une barrière ouvrante faisant office de … Aujourd’hui nul besoin de sonnette, ni de pousser quoi que ce soit pour entrer … C’est porte ouverte … Et ça le restera, j’adore et c’est déjà comme ça que je vis dans les Yvelines … Entrez, entrez, bienvenue chez nous 

En face du « portail » une immense grange au bardage haut, noirci par le temps, le vent et autres intempéries, caractéristique des séchoirs à tabac, … Un lieu qui fait aujourd’hui le bonheur des oiseaux, certains y ont même construit leurs nids

Un second portail, existant pour le coup, et en état de fonctionnement, prend appui sur le vieux séchoir d’un côté et sur ce qui fut une porcherie de l’autre côté … On entre alors dans une grande cour carrée et engazonnée bordée de deux autres granges en prolongement du séchoir, de la maison d’habitation, de la susnommée ancienne porcherie et d’un potager pour le dernier côté.

Un pigeonnier au dernier étage de la tour périgourdine de la maison abrite une dame blanche, les pigeons ayant pour leur part pris possession des anciens clapiers à lapins … Ha oui, j’ai oublié de vous dire, il y a à l’entrée des clapiers à lapins qui font face au poulailler … une ancienne ferme

Et pour parfaire la propriété, un grand verger, planté de … noyers bien sûr !!

Nous sommes en Dordogne,
dans le Périgord noir, à la frontière du lot
Sur la route de la noix, du tabac, du canard et des fraises

Inutile de vous préciser qu’outre la beauté des paysages, la richesse sans fond des monuments, et la clémence du climat nous sommes dans un haut lieu de la gastronomie … Au cœur de la campagne, celle-là même qui a su rester authentique …

« Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté »
Ch. Baudelaire – les fleurs du mal

Enfin presque …

Des tonnes de travaux pour rendre son lustre à cette ferme, sans la dépourvoir ni de son cachet, ni de sa vocation …

Le bruit des tracteurs tôt le matin, le camion du laitier qui passe à grand renfort de bruit matin et soir … Les mouches qui sautent du troupeau voisin à ta cuisine … Les souris et autres campagnols qui grignotent ton espace …. Mais que de compensations, les bonnes odeurs de la campagne, un ciel vraiment bleu et des milliers d’étoiles dans la nuit, des voisins qui connaissent le sens des mots bienveillant et chaleureux … et tant d’autres avantages qui font la douceur et le plaisir de vivre à la campagne …

Et la magnifique ville de Sarlat à proximité immédiate, la Roque-Cageac, Domme … La Dordogne, la Vézère et le petit Céou qui traverse le ravissant village de Daglan … et tant d’autres petits coins à découvrir.

LOL … « MDR »

Ont répondu nos fils quand ils ont appris où nous comptions poser définitivement nos bagages dans quelques années … Bon, en réalité c’est déjà fait … Périgourdins d’adoption

Alors, cette bâtisse qui fait la part belle aux annexes
A-t-elle une histoire ??

Voici sa situation au regard du cadastre à ce jour

Nous sommes sur le territoire de Saint Martial de Nabirat, à cheval sur
deux de ses lieudits LOT HAUT et LA VEYSSIERE

Il y a également sur le territoire de Saint Martial de Nabirat LOL BAS, LA GREZE, LE PECH, LA BORIE entre autres petites unités et mini hameaux, plantés au milieu des champs et des bois, au plus près de l’activité agricole qui prédomine ici.

Cette charmante demeure fut une ferme et une maison familiale durant bien des années
Notre vendeuse y est née, sa sœur aussi probablement

Leurs parents, grands-parents et arrière-grands-parents ont exploité ses terres, qui au demeurant étaient bien plus étendues que ce qui nous a été vendu … étendues et parsemées comme c’est hélas le cas de bien des propriétés agricoles ici, un champ par-là, un autre par ici et encore des lopins plus ou moins grands à droite et à gauche, parfois à près d’une heure … de tracteur

De successions en ventes et en acquisitions ponctuelles, les exploitations s’éclatent aux quatre coins de leur point d’origine …

La famille qui possédait cette terre et cette bâtisse, est Périgourdine … Périgourdine depuis la nuit des temps … j’en veux pour preuve, outre les quelques recherches que j’ai effectuées dans les archives de la Dordogne … leur patronyme … qui n’est autre que le nom d’un village éloigné de … vingt kilomètres de Saint Martial de Nabirat  

Le grand-père de notre vendeuse est né non pas dans la maison que nous venons d’acquérir, mais dans celle juste à côté … qui faisait jadis partie du patrimoine de cette famille périgourdine.

Pour reconstituer l’histoire de la maison, je me plonge dans la généalogie de la famille
Que je nommerai par discrétion « FAMILLE F »

……….

Et je mentionnerai  les prénoms non pas de l’état civil, mais ceux usités par les protagonistes
Même sur les actes d’achat et/ou de donation ils sont nommés outre leur patronyme, par leurs prénoms d’état civil, suivi de la charmante formule « appelé untel en famille »

Je n’avais jamais vu ça … Ne connaissant que la formulation « dit »
Tel le cas pour Jean-Baptiste Poclin dit Molière

La famille F … Cultivateurs de père en fils
Sur le territoire de Saint Martial de Nabirat et ses proches environs

En 1849, date approximative de la naissance de Firmin, la paysannerie Périgourdine vit en quasi autonomie, chacun ayant sa ou ses vaches, un ou deux cochons, moult lapins et poules … quelques terres labourables – assez peu en fait – et le potager qui assure le principal de la pitance de la famille avec la sylviculture du châtaignier

Notre vieille ferme a d’ailleurs encore de quoi héberger toute cette ménagerie, les anciennes mangeoires des vaches sont encore présentes dans une des granges … qu’au grand « scandale » de notre acquisition, je compte bien transformer cette partie en salle à manger d’été … à ma décharge, je conserverai les mangeoires … Et dans le verger, outre les noyers, quelques châtaigniers dont les fruits ont ravi mon palais cette année.

Célestin verra le jour en 1879, la tabaculture est alors en plein essor en Dordogne …
Depuis près d’un siècle

« tant que le périgourdin vivra avec les cochons et trouvera sa nourriture au pied d’un châtaignier, il n’étendra pas ses vues au-delà de sa paroisse…Il lui faut faire naître de nouveaux besoins pour qu’il s’occupe à cultiver et qu’il en résulte une exportation ». Desmarets – Académie des Sciences – 1788… Saluons donc la naissance de la tabaculture… Est-ce elle qui fera prospérer Célestin ?? Je ne saurai l’affirmer … Néanmoins, c’est à Célestin, le grand-père qu’il revient d’avoir agrandi le domaine familial, il aura acquis bien des parcelles et immeubles avant la donation-partage du fait de Firmin, l’AGP, modeste cultivateur.

Entre 1920 et 1940, Célestin achètera pas moins de 4 propriétés, ou parties de propriétés bâties, non bâties, terres en friches, en vignes ou labourables tant sur sa commune de naissance que sur Lol Haut … des parcelles diffuses qui accroissent son potentiel d’exploitation … L’une de ses acquisitions est assortie d’une clause que je vous reproduis ici : « Il n’en aura la jouissance qu’au décès du vendeur, cependant durant la vie de – nom du vendeur- l’acquéreur (Célestin donc) aura le droit de mettre son vin dans la cave, ses récoltes dans le grenier de la maison et même d’accord avec – nom du vendeur- mettre du tabac dans la maison pour son séchage »

C’est Albert, le père, qui sera le dernier agriculteur de cette lignée de cultivateurs,
ses deux filles ne reprendront pas le flambeau

Albert participe depuis son plus jeune âge aux travaux de la ferme paternelle … C’est cette participation active qui lui vaudra la part belle de la donation-partage des biens paternels … La moitié pour lui et l’autre moitié partagée à parts égales entre le reste de la fratrie … Figurent dans la quotité destinée à Célestin, les 4 parcelles de notre nouvel « home sweet home » qui par donation passeront dans le patrimoine de notre vendeuse … puis dans le notre depuis trois étés.

La propriété de Célestin telle que j’ai pu la reconstituer

Je me contenterai  ici, de ses biens sur Lol Haut, ne comportant pas moins de xxxx parcelles cadastrées comme suit :

• Biens dépendants de la communauté formée par Célestin et son épouse Marie :

Section A 1690 … pas bien sûre que ce soit sur Lol Haut
Section D : 282, 439, 452, 455, 639, 647, 702 et 784 …. Le tout pour 1h 54a 80ca

• Biens propres de Célestin :

Une entière petite propriété rurale – j’adore cette définition – sise à Saint Martial de Nabirat dont le chef-lieu d’exploitation et au lieu-dit Lol Haut comprenant bâtiments en vétusté, terres, prés, bois vignes pinèdes, broussailles et friches, cadastrés sous les numéros 18, 865 et 1691 de la section A et 138, 155, 159, 198, 21, 219, 227, 234 (…) 455, 456, 613 (…) et enfin 846 de la section D … Le tout pour une contenance de 12h 93a 41ca en ce compris les 1h 54a 80ca des biens de la communauté …. C’est Albert qui se verra attribuer les biens de Lol haut … entre autres, puisqu’il aura également des parcelles éparpillées toujours sur la commune de Saint martial de Nabirat et sur celle de toute proche de Bouzic.

On retrouve donc avant 1948, les quatre parcelles dont nous nous sommes portés acquéreurs et qui étaient passées dans le patrimoine de la fille cadette d’Albert … 439, 455, 456 et 613

Conformément à ses souhaits, c’est dans la maison que nous occupons aujourd’hui, qu’Albert rendra son dernier soupir, entouré de ses deux filles …  Il était le dernier cultivateur exploitant de cette lignée qui a su faire prospérer cette belle terre en ce si magnifique territoire de Dordogne …

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Deux remarques « post rédaction »

1/ Un document « de dernier moment » datant de 1820 … une acquisition
Me laisse supposer que le Sosa 16, l’AAGP se prénommait Jean … Agriculteur, cultivateur sur Lol Haut
Information non encore vérifiée … Le ferai je jamais d’ailleurs

2/ Et une relecture attentive me fait découvrir une « mare » aujourd’hui disparue. Voilà qui expliquerait cette auréole de « vert » sur le gazon l’été, quand tout le reste avait une charmante couleur de chaume